REPLAY - Conférence publique SIE du 29 novembre

Une libéralisation du marché a toujours comme objectif de baisser les coûts, d’augmenter l’efficacité et de donner une impulsion aux innovations. En Suisse, le marché de l’électricité n’est pas libéralisé, il est semi-libéralisé, c’est-à-dire qu’il n’est libéralisé que pour les grands comptes, soit les entreprises qui consomment plus de 100 000 kWh/an.

En été, la Suisse est autosuffisante, mais pas en hiver. De plus, il n’existe actuellement pas de technologie pour assurer le stockage du surplus d’énergie afin de l’utiliser durant d’autres saisons ; nous sommes donc dépendants d’importations en hiver.

Ce sont les quatre municipalités actionnaires (Crissier, Écublens, Chavannes et Renens) qui ont décidé en 2019 que SIE réintègre la commercialisation de l’énergie et afin d’avoir un outil politico-énergétique à disposition pour la politique communale.

D’une part, SIE possède un réseau urbain qui est très matriciel, avec des coûts de lignes qui sont toutes souterraines. C’est un peu plus onéreux que de longues lignes dans des zones plus rurales.  

D’autre part, SIE achète tout sur le marché, alors que Romande Energie possède une production propre. La différence d’augmentation entre les deux entreprises est moindre (4 %).  

Le prix de reprise de l’énergie électrique sera de 19 cts en 2023.

Ce prix de reprise est calculé par une formule approuvée par l’ElCom, l’autorité fédérale indépendante de régulation dans le domaine de l’électricité.

Dans les quatre communes desservies par SIE, la répartition est la suivante : 1/3 ménages, 1/3 industries, 1/3 transports.

Actuellement, il y a des interdictions sur les enseignes et sur les vitrines. Dans le futur, il y aura peut-être également des limitations sur les voitures électriques pour faire des trajets de loisir.

L’action principale pour les entreprises, ce sera le contingentement (Plan Ostral). Ainsi, durant la crise, il y aura une obligation pour toutes les entreprises de limiter leur consommation à, par exemple, 80 %, 70 % ou 60 % de leur consommation habituelle. Pour certaines entreprises, ce sera peut-être d’arrêter une ligne de production, pour d’autres peut-être de fermer une semaine par mois.

Les communes desservies par SIE se sont préoccupées de longue date de la consommation d’énergie puisqu’elles prélèvent sur les factures d’électricité de leurs clients un certain montant pour constituer un fonds dit pour le développement durable. Ces dernières travaillent depuis longtemps pour inciter les consommateurs, les ménages notamment, à réduire leur consommation (bilans dans les appartements, réduction du nombre d’appareils au sein des collectivités, utilisation d’appareils énergivores, etc.).

Au vu de la hausse des prix de l’énergie sur le marché, cela va être plus intéressant financièrement d’avoir des panneaux photovoltaïques sur son toit tant pour l’autoconsommation que pour la revente. De même, le temps d’amortissement pour l’investissement sera quasiment réduit de moitié.

Il existe d’importantes subventions de la part de la Confédération.

Ces directives sont transmises par la Confédération et les communes se doivent de les appliquer.

Les communes desservies par SIE sont actuellement en train de travailler avec les pompiers, les ambulances, les lieux de soins pour garantir des prestations à celles et ceux qui sont invariablement dépendants de l’énergie ; la priorité soit donnée aux lieux qui ne peuvent pas se passer de l’électricité.

Il n’y a pas une réponse simple et unique à un système complexe.

Plusieurs éléments sont à prendre en considération:

• les centrales françaises. Actuellement, presque le 50 % du parc nucléaire est à l’arrêt pour des questions techniques ;
• la situation géopolitique. Il ne sera pas possible de compter les prochaines années sur le gaz russe. Il va falloir se réorganiser ;
•  les périodes de sécheresse. On part du principe qu’elles vont certainement se reproduire.

Il y a énormément de paramètres non maîtrisés : nucléaire, gaz, guerre, rapidité de déploiement du photovoltaïque, rapidité des appels aux économies d’énergie.